La grande chanteuse, danseuse et comédienne allemande Ute Lemper était de passage à Montréal pour livrer son tour de chant intitulé « De Berlin à Broadway. » Sensualité, rêve, sensibilité, talent et humour étaient au rendez-vous le 28 janvier dernier à la Maison symphonique, pour ravir le cœur et l’âme des Montréalais.
Inconnue jusqu’alors pour moi au bataillon, Ute Lemper m’a laissé une impression prégnante de grande sensibilité et de beau talent de chanteuse de music-hall. Évoluant avec grâce et sensualité sur scène, elle pige dans son vaste répertoire, pour interpréter autant des chansons de cabaret que de grands titres de chansons françaises immortelles. Et puis, une simple ceinture rouge la transforme tout à coup en danseuse de tango, dont elle interprète deux des plus grands airs, Yo soy Maria et Che Tango Che (Astor Piazzolla et Horacio Ferrer).
La chanteuse est accompagnée par le magnifique orchestre FILMharmonique, dirigé par Maestro Francis Choinière, dont la présentation n’est plus à faire.
En ouverture, l’Orchestre nous présente une œuvre instrumentale de George Gershwin, I’ve got rhythm song, qui donne le ton au concert. Puis, Ute Lemper entre en scène avec le fameux Milord, de Marguerite Monnot et Georges Moustaki, accueilli avec joie par le public, qui revit secrètement moults souvenirs laissés par cette chanson immortelle… Puis les grands titres du répertoire des cabarets s’enchaînent : Cabaret, de John Kander et Fred Ebb, Weimar Suite, de Bertolt Brecht, pour ne nommer que ceux-là…
Le joyau de la première partie, pour moi qui suit une amoureuse inconditionnelle des grandes chansons françaises, demeure l’interprétation de Avec le temps, de Léo Ferré. Là, le temps s’arrête, s’efface, se fige. « O temps, suspends ton vol! »
Plusieurs autres chansons interprétées en anglais et en allemand se sont enchaînées, durant quelque 20 minutes, avant l’entracte.
La deuxième partie fut la préférée de plusieurs spectateurs; probablement parce qu’il y avait davantage de chansons chantées en français…
L’Orchestre l’a ouverte avec une pièce instrumentale nommée Moon river, de Henry Mancini, suivie de Summertime, de Gershwin.
Puis, le cœur du spectacle a ému tout le monde avec l’interprétation extrêmement sensible qu’a faite Lemper de Je ne sais pas, de Amsterdam et de Ne me quitte pas, de Brel. A fleur de notes et à fleur de peau, nous avons tous dégusté avec ravissement ces trois grands cadeaux de Brel…
À cet intermède de poésie ont succédé les deux illustres chants et danses de Tango, cités plus haut. Puis, la chanteuse a interprété All that jazz, de John Kander.
Enfin, les 3 rappels et « ovations debout » nous ont donné droit à Que reste-t-il de nos amours de Trenet et à How many times must a man, de Bob Dylan.
Ce fut une belle soirée à l’aune de la nostalgie et de l’ère sensuelle et mystérieuse des cabarets.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ute_Lemper
https://www.filmharmonique.ca/fr