Le 7 juin 2024, en grande Première à la Maison symphonique, l’Orchestre Philharmonique et Choeur des Mélomanes (OPCM) jouait pour la toute première fois le magnifique Requiem du compositeur québécois François Dompierre. Un vrai chef d’oeuvre! Rarement Requiem n’aura autant touché et ému les centaines de mélomanes réunis à la Maison symphonique pour ce concert mémorable!
En première partie, l’Orchestre et le Choeur, dirigés par Francis Choinière, jouait le Requiem de Gabriel Fauré (1845-1924). Ce Requiem en ré mineur contient 7 mouvements et est, comme tous les Requiem avant lui, très religieux et basé sur la profonde relation entre l’homme et Dieu. Très solennel et recueilli, aux accents tragiques et d’une grande profondeur mystique, ce Requiem requiert également la participation de deux solistes, ici la soprano Myriam Leblanc et le ténor Andrew Haji. L’oeuvre originelle a été entendue pour la première fois à l’Église de la Madeleine, à Paris, en 1888.
Après la pause, les spectateurs étaient tout ouïe pour écouter l’allocution de François Dompierre, qui venait présenter son œuvre. Non sans humour, il a souligné combien il était rare que quelqu’un assiste à ses propres funérailles!

Son Requiem s’écarte volontairement du caractère très religieux auquel on est habitué. Il est moderne, très vivifiant, avec des mouvements même joyeux, qui sont très agréables à entendre. Il marque ici un tournant dans la composition des Requiem. On sent les grandes respirations, les mouvements de l’âme de Dompierre. Ce dernier a choisi 12 mouvements, soient
- Introit et Kyrie
- Dies irae
- Tuba mirum
- Lacrimosa
- Ostias
- Recordare
- Sanctus
- Benedictus
- Agnus Dei
- Lux aeterna
- Libera me
- In Paradisum
Le deuxième mouvement, Dies irae, est résolument moderne, avec ses petits coups d’archet brefs et saccadés. Le ton moderne est définitivement donné, et ce, pour le plus grand bonheur des spectateurs. A une époque où le religieux est moins célébré, Dompierre a choisi de faire de ces 12 mouvements une représentation des sentiments humains face à la mort. Pour un compositeur qui a écrit toute sa vie des musiques pour scénarios de films, cet aspect cinématographique lui a paru l’angle à adopter pour écrire son Requiem. « Cette douzaine de chants constituaient une sorte de scénario cinématographique où tous les sentiments humains s’avoisinaient : le deuil, la peur, la vengeance, la tristesse, la mélancolie, le souvenir, l’allégresse, l’amour, l’apaisement enfin. »
Ce Requiem a beaucoup de relief. Chacun des mouvements a son caractère propre et on se laisse porter par les grandes émotions suscitées. Les spectateurs se sont laissé emporter par la musique de Dompierre et ils étaient en liesse à la fin du concert, applaudissant très chaudement le compositeur.
Tous s’accordaient pour dire que ce Requiem était un chef d’oeuvre.
Pour moi aussi, c’était le plus beau Requiem jamais entendu jusqu’ici…
Solistes : Myriam Leblanc (Soprano), Andrew Haji (Ténor), Geoffroy Salvas (Baryton)
Ce concert sera présenté à nouveau le 8 juin à la Maison symphonique et le 9 juin au Palais Montcalm.
https://www.francoisdompierre.com/parcours