Le 12 juin dernier, l’Orchestre de l’Agora présentait le superbe concert Le Gala de la Terre 2024 avec, à son pupitre, l’excellent maestro Nicolas Ellis. Ce fut un concert mémorable! La scène fourmillait de musiciens et de chanteurs… Le choeur des Petits Chanteurs du Mont-Royal accompagnait l’orchestre de plus de 100 musiciens, pour la première pièce du concert : Le choeur des Bélugas. En 2022, le Gala de la Terre s’était mérité le prix Opus de l’événement musical de l’année. Cette soirée musicale vise à sensibiliser le public aux enjeux environnementaux, et tous les profits sont versés à trois organismes environnementaux, soient le Groupe de recherche des mammifères marins (le GREMM), WWF Canada et Sierra Club Canada.
Le chef Nicolas Ellis nous a expliqué le contexte de la première pièce jouée, le Choeur des Bélugas. Accompagné de la pianiste et compositrice montréalaise Claudie Bertounesque, il est allé sur le fleuve, à Tadoussac, afin de capter le son des bélugas et de l’univers marin. Ils en sont revenus avec un magnifique enregistrement du chant de ces mammifères marins, à partir duquel la compositrice a créé la pièce « Le choeur des bélugas. » Chapeau!
C’est une pièce très riche, toute en délicatesse et en douceur, conjuguée à des moments d’explosion de vie! L’orchestre et le choeur l’enrobent de leur subtile et grandiose orchestration, faisant enfler le choeur des bélugas. Parfois, on n’entend que le dialogue des bélugas et leurs congénères du monde aquatique, qui nous livrent leurs secrets… Pièce originale et unique s’il en est une, elle conjugue très habilement le chant de la terre, sa respiration profonde, la fougue de l’eau et les possibilités infinies des instruments de l’orchestre, qui nous font vivre toutes ces émotions… Pour ajouter à cette symphonie marine, la poète innue Natasha Kanapé Fontaine récite son poème dédié à la Terre, aux Ancêtres et à ceux qui viendront après nous… Bel hommage à la conservation de la nature, pour les futures générations…

S’en est suivie la composition de Richard Wagner, Wesendonck Lieder, lieds chantés par la Soprano innue Elizabeth St-Gelais, l’une des plus belles voix du Québec. Cette pièce, au langage musical raffiné et d’une grande intériorité, traite aussi de la nature, avec des thèmes tels La serre, Douleur, Soleil, Rêves…
La deuxième partie du concert
Pour la deuxième partie du concert, l’Orchestre a présenté « Une Symphonie alpestre », de Richard Strauss. Cette pièce majeure, d’une durée de 60 minutes, fut composée par Strauss, suite à une randonnée alpestre dans les Alpes suisses. Et quelle pièce! Elle commence dans la nuit, juste avant les aurores, et se termine dans la nuit suivante. L’éclairage se teinte selon les périodes du jour : noir, rose, jaune, bleu, pour revenir au noir, à la toute fin. On y vit toutes les émotions relatives aux moments et tribulations de la journée.
Une métaphore de la vie…
Le compositeur a voulu faire ainsi une métaphore de la vie, du début à sa fin : peindre en musique notre voyage sur terre. Nicolas Ellis et l’Orchestre de l’Agora ont donné leur pleine mesure, lors de l’exécution de cette pièce. Ce serait vraiment difficile de faire mieux! Quelle fougue! Quelle ardeur! Durant toute l’heure que dure la pièce, on vit toutes les émotions relatives aux événements. On entend distinctement les cascades, on perçoit l’arrivée du compositeur au sommet, alors qu’il fait plus froid et qu’une tempête se lève. C’est une tempête décrite par les tambours, les 3 percussionnistes, les timbales, les cors et tout l’orchestre … C’est vivant, passionné et enlevant!
La tempête…
On nous prend et on nous emporte dans cette folle aventure. Le vent se déchaîne, la tempête se lève et tous les instruments à l’unisson expriment cette tempête magnifique. Puis, la flûte traversière et la clarinette nous ramènent à un moment de paix, avant la prochaine déflagration des sens…