Du 6 au 8 février 2025, le concepteur de happenings poétiques le plus éclaté et le plus « flyé » de la faune artistique québécoise nous offre « Ô loup et autres palpitations poétiques » à la cinquième salle de la Place des Arts. Attachez votre tuque avec de la broche, parce qu’elle risque de s’envoler dans les grands vents et dédales poétiques du grand troubadour…
Sur scène, divers objets hétéroclites, tel un cabinet des curiosités évoquant l’enfance de Loui Mauffette. Ici et là, quelques vieilles lampes d’une époque révolue, diffusant une lumière douce et feutrée… Là, une vieille poupée ayant survécu à nombre d’incendies dans la famille, et à laquelle le poète tient comme à la prunelle de ses yeux.. Là, un grand coffre de bois, qui recèle tant de souvenirs et de magie, et puis à droite, un vieux tourne-disques, qui joue encore les anciennes chansons tant aimées… À gauche, un piano, bien sûr… Et de vieux amis musiciens, dont Martin Lizotte au piano, et aussi de vieux complices comédiens, tels Louise Turcot, Maxime Denommée, Gilles Renaud, Catherine De Léan, qui l’accompagneront et interviendront tout au long du spectacle.
Pendant quelques minutes, tout est figé, silencieux, comme un instantané qu’on aurait pris il y a quelques dizaines d’années, et qu’on retrouverait, intact… « Ô temps, suspends ton vol… »
Puis, Loui Mauffette entre, un tricycle sur les épaules… Le thème du spectacle est donné : le poète se remémorera sa vie – et surtout son enfance – à travers tous ces objets d’Épinal qu’il a rassemblés. Il lira tout d’abord quelques poèmes, puis rompra soudainement cette atmosphère qui devenait un peu lourde, en s’adressant directement aux spectateurs. Il racontera quelques anecdotes sur lui et sur son trac légendaire qu’il éprouvait jadis sur scène. Le public se détend, rit et établit avec lui une franche complicité… C’est qu’il y a plusieurs fidèles, dans la salle, qui ont été littéralement soufflés par son extraordinaire et sublime premier happening : « Poésie, sandwichs et soirs qui penchent », qu’il a présenté pendant 10 ans.
Un spectacle plus intime…
Ce spectacle est plus intime : c’est un tour d’horizon de l’imaginaire de Loui Mauffette, qu’il exprime de différentes façons. Il y a, bien sûr, la poésie, qu’il affectionne particulièrement, et qui prend une large place dans le spectacle. Il y a aussi la musique, jouée principalement par le pianiste Martin Lizotte. Il y a l’opéra et les disques qui jouent sur un vieux tourne-disques. Il y a le fameux conte de « La chèvre de Monsieur Séguin », qui a tant ébloui les enfants des années 60, et dont Louise Turcot fait une sublime lecture et interprétation. Enfin, il y a la folie! Cette douce folie dont le père, Guy Mauffette, a imprégné l’enfance de ses enfants… Pour Loui Mauffette, il y a cette anecdote qu’il a racontée un jour, à propos des gâteaux de fête… Au lieu de pouvoir savourer ce gâteau, – comme tous les enfants – son père, pour rire, le lui plaquait dans la figure… Maintenant, il rit de cette anecdote, et la reproduit sur scène…
Il y aurait tant à dire sur ce spectacle de deux heures. Je dirais, tout d’abord, qu’il était trop long : une heure et demie aurait été suffisant. Cela prend beaucoup de concentration pour écouter de la poésie. Il était aussi volontairement hétéroclite : poésie, chansons, conte, folie, déguisements, anecdotes, etc.
Enfin, un seul mot qui rassemble tout ça : douce… folie, folie, folie!
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