Luce Langis

Chroniqueure culturelle

Au Festival de Lanaudière, l’OSM joue le Boléro : Magnifique, envoûtant et obsédant!


L’Orchestre symphonique de Montréal (l’OSM) a présenté un magnifique concert, le 2 août dernier, au Festival de Lanaudière. C’était une très belle et très chaude soirée d’été. Les spectateurs s’étaient rassemblés en grand nombre pour venir entendre le superbe Boléro de Ravel, dirigé par nul autre que Maestro Rafael Payare.

En première partie, nous avons eu droit à deux pièces qui s’harmonisaient très bien avec l’atmosphère ludique et aérienne d’une douce soirée d’été en plein air. La première, Ma mère l’Oye, est une composition que Ravel fit en 1910, d’après des contes de Charles Perrault (La Belle au bois dormant1 et Le Petit Poucet2 extraits des Contes de ma mère l’Oye, 1697). Comme Ravel n’a jamais eu d’enfants, il a voulu se rapprocher de ce monde ludique de l’enfance, en créant cette pièce pour les enfants de l’un de ses amis.

Ma mère l’Oye: l’histoire…

Il y a eu 3 versions de cette pièce. La première est écrite pour un piano à 4 mains et était exclusivement réservée pour les enfants. Elle a d’ailleurs été jouée en public par 2 enfants, en 2010. La seconde est une orchestration pour orchestre symphonique – c’est d’ailleurs celle-là que nous avons entendue au Festival – et la dernière a été adaptée pour un ballet. C’est une pièce de 7 mouvements, joyeuse et légère, interprétée presqu’uniquement par les instruments à cordes et à vent, très intimiste, et dont l’ensemble évoque l’envoûtement des contes de l’enfance.

La deuxième pièce de la première partie du concert s’intitule « Poème pour violon et orchestre », du compositeur français, Ernest Chausson (1855-1899). Cette pièce d’un seul mouvement s’harmonise très bien avec la pièce de Ravel, car elle est inspirée d’un récit fantastique situé à Ferrare au XVIe siècle, dans lequel une mélodie jouée au violon produit un envoûtement… La structure de la pièce est d’une grande harmonie…

Voyage au pays de Debussy et de Ravel…

Après l’entracte, Debussy nous emmène dans un voyage tout aussi impressionniste que dans la première partie. La pièce Ibéria, écrite de 1905 à 1908, fait partie d’un triptyque, évoquant des images et réminiscences d’un voyage en Espagne. Il a voulu ainsi traduire en musique les impressions visuelles qu’il y avait emmagasinées. La pièce elle-même comporte 3 parties : 1- Par les rues et par les chemins, II- Les parfums de la nuit, III- Le matin d’un jour de fête.

Enfin, le célébrissime Boléro de Ravel est venu clore de façon magistrale cette magnifique soirée. Maestro Payare l’a conduite de façon sobre et très efficace, tenant un tempo parfait, rythmé au quart de tour. Au début, le son très léger et discret de la caisse claire nous introduit doucement dans ce qui deviendra un envoûtement total. Ce rythme et cette mélodie déments sont repris ensuite par la flûte traversière et les clarinettes. Puis, graduellement, les cordes s’introduisent, sous forme de pincements plutôt que de coups d’archet. Bientôt, tout l’orchestre reprend cette mélodie très simple, d’une même cellule rythmique en do majeur, avec le même rythme insistant, ponctué du tambour.

Le Boléro: initialement, une danse andalouse…

Cette mélodie, constamment uniforme, a été créée suite à une demande d’une danseuse de ballet. Le Boléro est donc à l’image de cette danse andalouse, obsédante, dont le rythme et la mélodie sont répétés à l’envi. Formant un long crescendo, cette pièce trouve son aboutissement seulement à la fin, en mi majeur. Du pianissimo de la caisse claire du début, elle finit en fortissimo avec tout l’orchestre jouant la fameuse mélodie. Treize minutes de bonheur et de folie! Un pur plaisir, constamment renouvelé au fil du temps.

Le Festival de Lanaudière se termine le 4 août, mais reviendra l’an prochain, pour ses fidèles auditeurs, d’année en année.

47e Édition du Festival de Lanaudière : du 6 juillet au 4 août. (lanaudiere.org)



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