Critique
Du 28 mars au 14 avril, Musicor spectacles et Gestev présentent, à l’Espace St-Denis, la comédie musicale « Les Producteurs », d’après la célèbre comédie cinématographique de Mel Brooks, sortie en 1968. La traduction, l’adaptation québécoise et la mise en scène sont de Serge Postigo, qui y joue également le rôle principal.
Synopsis
A New York, Max Bialystock (Serge Postigo), un producteur véreux ayant connu la gloire quelques années auparavant, éprouve de graves difficultés financières pour monter ses pièces. Un jour, un comptable hystérique, Leopold Bloom (Tommy Joubert), se présente chez lui pour faire sa comptabilité. Il persuade Max de monter une production qui sera un flop total, car ainsi, il pourra garder l’argent… Tom, qui rêve depuis toujours de devenir producteur, se joint à Max dans ce projet frauduleux. Après plusieurs recherches, ils trouvent la pièce parfaite pour faire un flop total. Il s’agit du « Printemps d’Hitler », écrite par Franz Liebkind, un ancien soldat nazi nostalgique du 3ème Reich. Afin de l’encourager à leur vendre sa pièce de théâtre, ils le convainquent qu’ils rendront ainsi hommage au Fuhrer. Les auditions commencent et la première représentation a lieu. Contre toute attente, la pièce obtient un succès foudroyant et les deux producteurs se retrouvent sur la paille.
Bien sûr, dans la comédie musicale « Les Producteurs », on ne retrouve ces informations qu’en filigrane. Ainsi, on ne comprend pas trop pourquoi les producteurs arrêtent leur choix sur cette pièce. On ressent un malaise, lorsqu’ils se mettent le brassard de la croix gammée au bras… (mais ce malaise était aussi voulu dans le film original).
Très grosse production
Il s’agit ici d’une très grosse production vaudevillesque, mettant en scène 24 artistes dont 6 musiciens. Elle est présentée sous forme de saynètes. L’extravagance est ici au rendez-vous! On ne lésine pas sur les costumes, les décors, l’éclairage et le son, qui nous en mettent plein la vue. Les gestes, les danses, les propos… tout est exagéré. La superficialité et la futilité sont ici à leur summum.
Le décor et le thème changent pour chacune de ces saynètes, qui dure, en moyenne, une dizaine de minutes. Ici, les clichés plus kitch que kitch se disputent la palme! On retrouve, par exemple, le thème de l’homosexualité, où chacun des Gay est habillé en « Folle » totalement décomplexée et agissant selon tous les stéréotypes des « Folles » , paillettes, plumes et collants extra-moulants compris.
Il y a aussi la scène où une vieille dame vient pour auditionner pour un rôle. Suite à un quiproquo entre Max et le comptable, elle se retrouve sur le divan, sous Max, qui feint de l’embrasser.
Dans une autre scène, une jeune et belle Suédoise livre un numéro de danse tellement talentueux qu’elle convainc les deux producteurs de l’engager.
On retrouve, dans le choix des scènes, tous les procédés comiques qui ont pu imprégner l’imaginaire de Postigo : les drôleries à la « Olivier Guimond », « La Cage aux Folles », etc.
Ici, un immense flash de folie débridée, fait de cliqués burlesques et vaudevillesques, occultant le contenu.