Le 11 octobre dernier, l’Ensemble Caprice ouvrait sa saison musicale avec les Concertos brandebourgeois de Bach. La salle de la Maison symphonique s’est alors remplie d’airs de menuet, sur fond de courtisanerie, qui nous ont agréablement plongés dans l’Allemagne du début XVIII ème siècle, à Coethen….
Tous les arrangements du concert – d’une durée de 2 heures, incluant un entracte – sont l’œuvre du co-directeur artistique et chef d’orchestre, Matthias Maute. Les pièces étaient interprétées par l’Ensemble Caprice et les musiciens- vedette Olivier Brault (violon baroque), Matthias Maute (flûte à bec) et Sophie Larivière (flûte à bec). Soulignons que tous les instruments de l’Ensemble Caprice sont des instruments d’époque.
Les 6 Concertos brandebourgeois
Composés entre 1718 et 1721, les 6 Concertos brandebourgeois représentent chacun une écriture propre et individuelle. C’est la diversité d’écriture, de même que le rythme vigoureux, la vie, la couleur des timbres et l’inspiration, qui les distinguent et qui contribuent à l’affranchissement de la polyphonie. « Par la variété de leurs effectifs, de leurs styles (italien, français, moderne, ancien), de leurs formes, de leurs genres (concerto grosso, concerto pour soliste) et l’extraordinaire inventivité de leur structure, les Concertos brandebourgeois constituent une inépuisable source musicale, à la fois synthèse et renouveau du discours concertant. » (Michel Rusquet). En fait, Bach a adapté ses Concertos à la taille des orchestres dont il disposait à l’époque. Les timbres se mêlent donc toujours de manière inédite. Dans le Concerto no 1, par exemple, il a choisi trois cors, deux hautbois et un violon.
Les pièces interprétées…
En ouverture de concert, la pièce Prélude op. 87. No.5 de Dmitri Shostakovich (1906-1975) fut interprétée. Puis, s’ensuivit le Concerto brandebourgeois no. 4 BWV 1049 de Johann Sebastian Bach, contenant 3 mouvements : Allegro, Andante et Presto.
La deuxième partie du concert comprenait le Prélude et Fugue op.87, no.7 de Shostakovich, suivi du Concerto brandebourgeois no.1 BWV 1048. Les 3 premiers mouvements, Allegro, Adagio, Allegro, étaient suivis du Minuet, où les musiciens et M. Maute s’en sont donné à cœur joie dans l’illustration dansée du Menuet… Olivier Brault a des talents de danseur insoupçonnés… Ce fut un joyeux moment de légèreté, bien apprécié des auditeurs, qui connaissent maintenant très bien le sens de l’humour de M. Maute.
Après l’entracte, c’est le Prélude op.87, no. 4, de Shostakovich qui fut présenté, suivi du Concerto brandebourgeois no.3 BWV 1048. Ici, ce sont des trios qui s’opposent : trois violons, trois altos, trois violoncelles.
Dans la quatrième et dernière partie, nous avons eu droit à l’Adagio d’Albinoni – musique éminemment douce, où les autres instruments répondent à la phrase initiale de la flûte traversière- suivi de la Suite no. 3 BWV 1068, de Bach.
Ce concert consacré aux Concertos brandebourgeois de Bach a permis de souligner l’extraordinaire richesse des combinaisons contrapuntiques dont Bach est le maître incontesté. Ce compositeur de génie maîtrise si bien cet art qu’il peut se permettre de le dissimuler derrière des œuvres détendues et avenantes. Les contrepoints en forment cependant la structure. Ces Concertos, écrits durant une période heureuse de la vie de Bach, incarnent la splendeur et l’effervescence de la vie à la cour de Coethen.
Ce concert est repris à Québec le dimanche 13 octobre, à la salle Raoul-Jobin.
Direction artistique : Matthias Maute et Sophie Larivière.
Crédit photo : Tam Lan Truong