Charles Aznavour, ce chanteur français d’origine arménienne, qui était si aimé mondialement, et dont la carrière a débuté principalement au Québec, aurait eu 100 ans le 22 mai dernier. C’est pour souligner cet anniversaire et l’histoire d’amour exceptionnelle entre le chanteur et le Québec que Directo Productions a choisi Montréal – et tout particulièrement la salle Wilfrid-Pelletier – pour débuter cette tournée. Un honneur qui nous rend particulièrement fiers…
L’interprète Jules Grison
C’est entouré d’un superbe orchestre de plus de 50 musiciens que l’interprète Jules Grison a fait vibrer les murs et les cœurs des spectateurs réunis dans la très grande et symbolique salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. En effet, c’est dans cette salle mythique qu’Aznavour est venu donner ses premiers grands concerts au début des années 60. Et les Québécois l’ont tout de suite adopté! Comme il le disait si bien lui-même, il est arrivé en « maudit Français » et est reparti en « pur Québécois ». Il a d’ailleurs reçu l’insigne d’officier de l’Ordre national du Québec en 2009.
C’est donc dans des arrangements symphoniques particulièrement réussis et harmonieux que le pianiste et compositeur Nobuyuki Nakajima a su enrober et magnifier les très belles chansons d’Aznavour. Tout coulait de source dans ce spectacle d’une heure et demie… Le pot-pourri exclusivement instrumental, présenté en introduction, était en soi un petit chef-d’oeuvre de composition et d’arrangements musicaux. Tel un diamant finement sculpté, il refaisait, en quelques phrases musicales, tout le parcours de la vie et des chansons du grand Aznavour.
Les chansons…
Le chanteur Jules Grison, très dynamique et d’un charisme certain, rendait avec justesse et ferveur les chansons du grand Charles. Sans surjouer, il savait animer et captiver la salle par sa chaleureuse présence scénique et la justesse de ses interprétations. Bien sûr, la plupart des principaux grands succès d’Aznavour ont été interprétés lors de cette soirée hommage… Que l’on pense à « Emmenez-moi », à « Hier encore », à « La Bohème », à « Et pourtant », à « Que c’est triste Venise », à « Formidable », à « Non, je n’ai rien oublié », etc. , la nostalgie était bel et bien au rendez-vous.
Lors de cette soirée, certaines chansons, que je connaissais moins, ont particulièrement attiré mon attention…. Je pense ici à ce drame vécu par une enseignante et son élève, qui étaient tombés amoureux l’un de l’autre, et dont l’opprobre avait scandalisé Aznavour ainsi qu’une grande partie des Français. En 1971, le chanteur composait « Mourir d’aimer », en objection à cet amour interdit. La chanson « Mamma », aussi, qui traite de l’hypocrisie face à l’amour manifesté à la mère mourante, m’a aussi beaucoup impressionnée…
L’éclairage était également très réussi, alternant entre l’atmosphère intime et chaleureux et les éclairages flambloyants des grandes premières.
La mission de Directo productions est de maintenir vivante la tradition de la chanson française. Mission accomplie, en honorant la mémoire de ce cher Aznavour, qui est l’un des meilleurs ambassadeurs de la chanson française.
Le spectacle Formi-formidable sera en tournée autour du monde dans les prochains mois.