Le 27 avril dernier, dans une Maison symphonique remplie à pleine capacité, l’Ensemble Caprice et l’Ensemble ArtChoral, dirigés par l’excellent et sympathique Maestro Matthias Maute, interprétaient le grandiose et intemporel Requiem de Mozart.
Composé en 1791, soit exactement 171 jours avant sa mort, ce Requiem est une œuvre de feu, de vie, de mort et de cendres. Majestueuse, grave et impériale, cette œuvre exprime l’intensité dramatique de la fin d’une vie. Le Requiem fut une œuvre de commande, que Mozart eut peine à terminer, tellement il était faible, et pour laquelle il eût besoin de l’apport de certains de ses musiciens.
Le Requiem: la composition…
L »oeuvre est composée en ré mineur, tonalité souvent associée à des atmosphères graves ou se rapportant à l’Au-delà. Pour ce joyau musical, l’Orchestre est formé d’une section « cordes » (premiers violons, seconds violons, altos, violoncelles, contrebasses), d’une section « Bois » (2 cors de basset, 2 bassons), d’une section « Cuivres » (2 trompettes, 3 trombones), de Timbales et d’un choeur (sopranos, altos, ténors, basses.)
Cette œuvre unique et flamboyante nous fait (presque) entendre le cortège des agents de la mort arrivant avec leur faux et l’éclat de vie vigoureux qui le confronte tout juste avant. Tout au long de la pièce, la Vie et la Mort se confrontent, s’opposent et se disputent le temps qui reste. C’est une lutte acharnée, épique, sans merci, où les instruments font éclater le temps et l’espace. Les trompettes et les timbales donnent la plénitude du tragique, tandis que les voix des solistes apportent un renouveau de douceur. La ligne mélodique repart souvent doucement, reprise par les différents groupes d’instruments, pour se transformer en tempo allegro, où tous les instruments scandent vigoureusement les mesures. L’enfer et le ciel semblent co-exister, et l’apport des trompettes annoncent l’Au-delà.
En première partie: la Symphonie no. 41
En première partie, la Symphonie no.41 Jupiter K. 588 a été interprétée. Le premier des 4 mouvements, l’Allegro vivace est tragique, saccadé, fièvreux; quelques moments de douceur viennent adoucir le côté tragique du mouvement. Les 3 autres mouvements, l’Andante cantabile, le Menuetto-Allegretto et le Molto Allegro viennent donner le ton pour le Requiem, qui suivra après l’entracte.

L’orchestre sur scène était composé d’une vingtaine de musiciens et d’autant de choristes. Les solistes, Myriam Leblanc (soprano) et Florence Bourget (mezzo-soprano) avaient des voix d’ange, qui semblaient déchirer la voie lactée. C’était une pure merveille que de les entendre. Les deux solistes masculins, Jean-Michel Richer (ténor) et Dion Mazerolle (baryton) faisaient une belle harmonie avec les voix féminines.
Ce soir-là, c’était l’anniversaire de la flûtiste Sophie Larivière, et toute la salle lui a chanté Bonne fête, sous la direction du maestro. Joli moment de fête.
Arrivée à la maison, j’apprenais le décès, ce jour-là, du grand chanteur Jean-Pierre Ferland. Rien de moins qu’un Requiem ne pouvait mieux le célébrer!