Luce Langis

Chroniqueure culturelle

Carmina Burana à la Maison symphonique : Magistral!


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Soumis par Luce Langis le 27 mars 2019 –

Début de l’événement

26 mars 2019 – 16:00

C’est à un concert classique magnifique que nous conviait, le 26 mars dernier, le Choeur classique de Montréal, accompagné de l’ensemble Sinfonia, de 3 solistes et des Petits chanteurs du Mont-Royal, le tout dirigé de main de maître par le chef d’orchestre réputé, Louis Lavigueur.

La salle de la Maison symphonique était remplie à pleine capacité pour accueillir ce spectacle grandiose, donné chaque année par différents choeurs et orchestres. Comme d’habitude, la magie a opéré.

En première partie, nous avons eu droit à une pièce de choix, le « Dona Nobis Pacem », du compositeur britannique Ralph Vaughan Williams. Cette œuvre, écrite en 1936 – soit trois ans après l’accession au pouvoir de Hitler – est un véritable cri du cœur pour la paix. Écrite sur le texte du plus grand poète américain du XIX ème siècle, Walt Whitman, elle soulignait le centenaire de la Huddesfield Choral Society. De par le vécu commun des 2 compositeurs, leurs œuvres étaient faites pour se rencontrer… En effet, les deux hommes avaient été brancardiers de guerre, auparavant : Williams, lors de la Première Guerre mondiale, et Whitman, lors de la guerre civile américaine…

« Dona Nobis Pacem », cette cantate constituée de cinq mouvements qui s’enchaînent sans interruption, commence par un Agnus Dei, véritable appel à la Paix. Le deuxième mouvement annonce la futilité de cet appel, et exprime la violence de la guerre anticipée: les trompettes et les cymbales résonnent, pour exprimer des accents guerriers. Le chœur y chante souvent, décrivant ainsi le texte de Whitman. Le troisième mouvement, plus apaisé, exprime la triste constatation de l’ennemi mort. Le quatrième mouvement, très expressif, constitue une marche funèbre. C’est la mise en terre du père… et de son fils. Enfin, le dernier mouvement, tiré de l’Ancien Testament, constitue un dernier appel pour la paix, avant de se conclure par un ultime « Dona nobis pacem. »

Une pause d’une vingtaine de minutes a préparé les spectateurs à écouter la pièce de résistance de la soirée : le fameux Carmina Burana, du compositeur du XXème siècle, Carl Orff.

Les livrets de Carmina Burana proviennent de l’abbaye de Beuren, près de Munich. Cette abbaye, érigée par les moines bénédictins au VIII ème siècle, a vu naître les « chants de Beuren », appelés plus tard « Carmina Burana ». Cette collection de chants profanes en latin, moyen haut-allemand et vieux français, ont été rédigés par des clercs itinérants des XII ème et XIII ème siècles, appelés « goliards ». Tel qu’écrit dans le programme, « leur caractère satirique et érotique contraste avec les idéaux chevaleresques que célébraient les troubadours, les trouvères et les minnesängers de l’époque. »

C’est en 1935-36 (à peu près en même temps que la composition de la pièce « Dona Nobis Pacem ») que Carl Orff a mis en musique 24 de ces poèmes. L’œuvre Carmina Burana est très populaire du fait de son motif répété, rythmique, facilement reconnaissable et identifiable. Le rythme incantatoire de « O Fortuna » (déesse du Destin), est repris en prologue dans trois parties, et constitue un véritable envoûtement. On se surprend à le chantonner, à la fin du concert…

La première partie célèbre les charmes et douceurs du printemps. La deuxième, principalement interprétée par les hommes, se déroule à la taverne, avec ses chants de ripaille et d’ivrognerie, frôlant l’orgie. La troisième, intitulée « Cour d’amour », nous ramène brièvement à l’idéal de l’amour courtois, avec l’intervention d’un choeur de jeunes garçons, symbole d’innocence et de pureté. Enfin, le dernier mouvement célèbre Vénus, déesse de l’Amour… mais c’est l’irruption brutale du Destin, nous rappelant notre finitude, qui triomphera.

Les solistes Alice Kutan (soprano), Jean-François Daigneault (contreténor) – très drôle, avec ses mises en scène – et Dominique Côté (baryton) ont mis le piquant dans ce concert déjà très relevé… Soulignons aussi l’excellent travail du directeur musical et artistique des Petits chanteurs du Mont-Royal, M. Andrew Gray.

C’était tout simplement magique de voir tous ces musiciens, ces deux chœurs et cet éminent chef d’orchestre livrer tous ensemble l’émotion contenue dans ces deux pièces culte. La salle entière a vibré d’un seul cœur, ce soir-là!

Pour suivre les concerts du Chœur classique de Montréal :

http://choeurclassiquedemontreal.qc.ca/wordpress/



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