
Soumis par Luce Langis le 30 mars 2019 –
28 mars 2019
Du 26 mars ou 20 avril 2019, le Théâtre du Nouveau Monde (TNM) présente Britannicus, une pièce de Jean Racine, dans une mise en scène et dramaturgie de Florent Siaud.
Il était plutôt risqué et courageux de monter une pièce de Racine, toute écrite en alexandrins et se déroulant sur deux heures sans interruption! C’est que cette langue, bien que très riche et belle, constitue un réel défi de compréhension, pour les spectateurs modernes que nous sommes… très peu habitués à l’entendre. A cette langue poétique presque baroque, ajoutons le défi supplémentaire qui consiste à déceler l’ombre des doubles sens, mêlés à la clarté des formules frappantes! C’était beaucoup demander aux spectateurs non familiarisés avec la langue de cette tragédie, écrite en 1669. En ce qui me concerne, l’entreprise a échoué… Je n’ai pas été capable du tout de suivre le propos de cette pièce. Sa forme pour le moins exigeante a constitué pour moi un obstacle total et rédhibitoire. Dès les premiers vers, j’ai « décroché » et ce, même après plusieurs tentatives… Cependant, pour ceux qui sont capables de surmonter cette difficulté, la pièce s’avère intéressante et riche de retournements.
Au tout début, quelques phrases écrites en vidéo nous mettent dans le contexte de l’époque et de la pièce. Je recommanderais cependant de bien connaître l’histoire présentée, avant d’assister à la pièce. Cela en facilitera la compréhension.
L’argument.
L’histoire se passe à Rome, en l’an 55 de notre ère. La redoutable Agrippine (Sylvie Drapeau), mère du jeune empereur Néron (Francis Ducharme), révèle à sa confidente Albine (Marie-France Lambert), que son fils Néron, durant la nuit, a fait enlever Junie (Évelyne Rompré), la fiancée de son demi-frère Britannicus (Éric Robidoux). Le but inavoué d’Agrippine est d’installer Néron au pouvoir, et de gouverner à travers lui. Or, elle s’aperçoit avec colère et dépit que ce dernier a déjà commencé à manoeuvrer pour éloigner sa mère du pouvoir et gouverner seul. Question d’assurer ses arrières, elle avait de son côté entrepris de se rapprocher de Britannicus, l’héritier légitime du trône, qu’elle avait auparavant fait écarter au profit de Néron. Cependant, Britannicus a une carte de choix dans son jeu : sa fiancée, Junie, est une descendante directe de l’empereur Auguste, ce qui lui donnerait un surcroît de légitimité, pour accéder au trône. L’enlèvement de Junie change dramatiquement l’échiquier politique. Or voici que l’honnête Burrhus (Maxim Gaudette), le conseiller personnel de Néron, annonce à Agrippine, furieuse, que son fils ne veut pas la voir. Après avoir consulté son conseiller Narcisse (Marc Béland), Britannicus, très inquiet, quitte le palais avec Agrippine, dans le but de discuter avec elle de l’affaire. Néron entre alors en scène et l’on découvre que Narcisse est secrètement à la solde de Néron, pour espionner et manipuler Britannicus. L’empereur confie alors à Narcisse qu’il est tombé amoureux de la belle Junie. Agrippine aura-t-elle assez d’ascendant sur son fils pour l’empêcher de tuer Britannicus, qui constitue désormais une double menace pour lui?
Les costumes et les décors.
Bien que la langue soit celle d’origine (les alexandrins), les costumes, eux, ne le sont pas. Le metteur en scène a choisi d’habiller les comédiens de façon moderne. Quant aux décors, ils sont, soit inexistants, soit très minimalistes : un fauteuil en cuir, une petite table… Des moyens techniques modernes, telle la vidéo, sont utilisés de temps en temps.
Bref, Britannicus est une pièce exigeante, pour spectateurs avertis.
Pour vous procurer des billets : https://www.tnm.qc.ca/