Le 22 novembre, en après-midi et en soirée, le Théâtre St-Denis présentait le spectacle « Valses de Vienne et les grands airs viennois. » Dans une salle remplie à pleine capacité, majoritairement de personnes du troisième âge, les interprètes de ce spectacle devenu une icône du Temps des Fêtes, firent bien des heureux dans la salle. C’est que ce spectacle apporte joie, rêves et souvenirs du temps passé… En effet, interprété par plusieurs personnes du troisième âge aussi, le public-cible se reconnaît dans ces interprètes au doux temps suranné, voire capiteux…
Durant deux heures, on se laisse porter par ces danses et ces chants viennois, dont les interprètes portent robes à froufrous, crinolines et chapeaux à plumes, et les hommes, complets nobles et courtois, rehaussés de chapeaux de forme. Ces danseurs et danseuses agiles et performants arrivent directement de Vienne pour nous présenter leurs talents. Virevoletant et dansant allègrement les multiples danses viennoises, au son de l’orchestre situé au fond de la scène, ils dégagent cette sensation de légèreté, teintée d’exotisme. Toutefois, bien qu’irréprochables dans leurs danses et leurs prouesses, on ne sent pas la communion avec le public. Ils donnent leur spectacle, mais sans émotion apparente.
L’orchestre, excellent, est composé d’une vingtaine de musiciens – pour la plupart québécois – et est dirigé par le chef Gilles Auger. Les premiers violons sont Marjorie Bourque, violon solo, Aurélie Thériault-Brillon, William Foy et Laurence Roy. Tous, virtuoses, livrent une très belle performance.
Maestro Gilles Auger est de toute évidence très à l’aise avec son orchestre et les airs interprétés. Très attentif à ce qui se passe sur scène, il sait s’adapter aux légers changements de tempo créés à l’occasion par les solistes invités.
Les voix solistes sont assurées par une famille de chanteurs. La soliste soprano, Mathilde Duval-Laplante, perce le mur du son par sa voix cristalline. La pomme ne tombe jamais loin de l’arbre, comme le dit le dicton… Sa mère, France Duval, mezzo-soprano, chante aux côtés de son mari, le soliste baryton, Bruno Laplante.
Le spectacle « Valses et chants viennois » loge résolument à l’enseigne du divertissement bon enfant, privilégiant davantage le plaisir que la performance. Certains numéros, tels « le train » visent directement à nous faire rire – ou à tout le moins sourire – par la mise en scène cocasse de passagers en retard pour prendre le train, et se trompant ainsi de valises. La présence d’enfants, perdus dans cette course effrénée contre la montre, ajoute au côté attendrissant et joyeux de cette sympathique mise en scène.
Dans la deuxième partie du spectacle, le maître de cérémonie, un homme d’un âge certain, coiffé d’un chapeau haut de forme, se fait tantôt historien, tantôt amuseur public. Dans un premier temps, il nous explique l’histoire de l’Autriche, après la deuxième guerre mondiale, avant de nous présenter les danses qui y ont ainsi été introduites. Ces danses, très différentes de celles d’avant la guerre, ont un côté résolument oriental, faisant penser aux danses gitanes. Ces explications étaient essentielles, afin d’expliquer ce changement drastique des danses viennoises. Dans un autre numéro, plus rigolo et bon enfant, il joue une sorte de Capitaine Bonhomme, où il nous fait répéter Boum-Boum, à des moments précis, le tout accentué par l’éclairage. On doit retrouver son cœur d’enfant et participer, si on ne veut pas bouder son plaisir.
Voici quelques pièces interprétées : Marche de Radetsky, Duo du Comte et de la Comtesse, Trisch-Tratsch Polka, Polka de la Gare, Le beau Danube bleu, La Ronde de l’Amour, Czardas (Danse hongroise), Edelweiss, Valse des Fleurs (Casse-Noisettes)… pour ne nommer que celles-là.
En résumé, lors de ce spectacle, on passe un bon moment, agréable et sans prétentions. C’est un spectacle familial, accessible aux enfants, qui y trouveront aussi leur compte.
Présenté encore aujourd’hui, le 23 novembre, au Théâtre St-Denis, en après-