Chaque fois qu’Olivier Laurent vient à Montréal, je m’empresse d’aller le voir! C’est l’assurance de recevoir une bonne dose de vitamines et de dopamine pour le reste de l’hiver! Hier soir, le chanteur belge a une fois de plus ravi ses fans québécois en donnant une prestation des plus magistrales! Sa tournée éclair, qui commençait le 15 janvier à Québec – en passant hier à Montréal – se terminera ce soir à Sherbrooke. S’il reste des billets, accourez-y! C’est un spectacle à ne pas manquer!
La salle Maisonneuve de la Place des Arts était remplie à pleine capacité pour accueillir cette bête de scène dont les performances de chanteur et d’imitateur se répandent, chez les amoureux de Brel, telle une traînée de poudre! Et chacune de ses apparitions « amplifie » le problème… si bien que les billets se vendent très rapidement, chaque fois que sa venue au Québec est annoncée…
C’est qu’Olivier Laurent fracasse toutes les limites que les spectacles de notre ère très « politically correct » s’imposent. Ici, oubliez la retenue, la tiédeur, la prudence, la réserve et la beigitude… Olivier Laurent est tout, sauf cela. Il est plutôt un fou de l’intensité, de la vie qui se vit à 1000 km. heure. Il est conscient, comme Brel, du temps qui passe, et « de la mort qui nous attend tout au bout »…
Alors, il se donne à mille pour cent dans ses spectacles. Il saute, danse, bouge, un peu à l’image de Johnny Halliday, dont il est un grand admirateur… Il associe les gestes à la parole (quitte parfois à surjouer), faisant mille mimiques, à l’image de Brel, et chante avec toute son âme, son coeur et ses tripes. Ce n’est pas pour rien qu’il dit perdre cinq livres à chacun de ses spectacles!… On le croit…
Donc, pendant près de 2 heures, nous avons eu droit aux plus grandes chansons de Brel…que l’on pense à Jojo, à la Danse à mille temps, à Vesoul, au Plat pays, aux Bourgeois, à Ces gens-là, à Jeff, à Marieke, à Madeleine, à Les bonbons, à Les bigotes, Au suivant, à La quête, à Voir un ami pleurer, à Quand on n’a que l’amour, à Ne me quitte pas… Un vrai régal! Pour chacune de ces chansons, nous avons pu vivre de l’intérieur toute son intensité, sa force, sa fragilité et son histoire. Pendant tout le temps de la chanson, on est hypnotisés par la voix et la gestuelle d’Olivier. Chaque chanson est un voyage où l’on part avec lui…

Durant le spectacle, il raconte quelques anecdotes savoureuses comme, par exemple, le fait qu’Édith Piaf ait écouté en boucle la chanson « Les Vieux » à l’heure de sa mort. Et aussi que Jacques Brel n’était pas quelqu’un à s’en laisser imposer… Ainsi, lorsqu’un impresario lui a dit de ne pas parler avec l’accent bruxellois, il a composé et interprété la chanson « Je suis revenu chercher mes bonbons » en accentuant au maximum l’accent bruxellois. …L’art d’envoyer promener galamment…
Olivier Laurent est également imitateur. Dans l’un de ses numéros, il chante en imitant la voix et les mimiques de quatre grands disparus, soient Charles Aznavour, Johnny Hallyday, Yves Montand et Gilbert Bécaud.
Chacune des chansons qu’il présente est réglée au quart de tour. Soulignons le talent et la créativité de son producteur et metteur en scène, Gil Marsala. Les belles trouvailles sont nombreuses, comme par exemple, la chanson où Olivier Laurent se retrouve dans le noir pour certains couplets, avant de réapparaître dans la lumière…
Soulignons aussi le talent fou et la versatilité de ses extraordinaires musiciens : Philippe Villa au piano, Frédéric Viale à l’accordéon (Chauffe, chauffe!), Benoît Pierron aux percussions et Giliard Lopes à la contrebasse.
Ainsi, après 5 ovations debout et 3 rappels, nous avons accepté de laisser partir Olivier Laurent, accompagnés que nous étions, à la toute fin, par la voix de Brel, qui se confondait étrangement avec celle d’Olivier…
Merci à l’année prochaine!