
Soumis par Luce Langis le 10 août 2019 –
Dans le cadre de la Virée classique, l’OSM présentait hier soir le concert « Légende et poésie » avec, au pupitre, le réputé chef d’orchestre Kent Nagano, et comme soliste en première partie, le célèbre ténor Marc Hervieux. Ce dernier interprétait les vers de Rimbaud, mis en musique par Benjamin Brittin, dans son œuvre intitulée « Les Illuminations, op.18 », de l’oeuvre éponyme du poète. En seconde partie, l’orchestre interprétait les superbes « Suites pour orchestre nos 1&2, extraits » du compositeur Edvard Grieg.
Le titre « Légende et poésie » m’avait interpellée. Etant une amoureuse de la poésie et de la musique, le concept d’unir les deux genres m’avait séduite. Or, je dois dire que je n’ai pas réellement aimé le rendu de cette première partie du concert. Chanter de la prose sur de la musique est quelque chose de périlleux… Comme les vers de la prose ne contiennent pas le même nombre de pieds, cela donne des phrases très hétérogènes : certaines très longues et d’autres très courtes; ce qui donne un rythme très varié et difficile d’adaptation à la musique. Marc Hervieux a bien fait son possible, mais on sentait que cela était ardu. Rivé à son texte, le chanteur n’avait pas le loisir de regarder la salle, comme il le fait d’habitude, lorsqu’il interprète des chansons qu’il maîtrise. Bref, j’en ai conclu que cette prose – merveilleuse par ailleurs – aurait largement bénéficié d’être dite plutôt que chantée.
La deuxième partie nous a par ailleurs enchantées. « Peer Gynt, Suites pour orchestre nos 1&2, extraits » est une musique de scène, composée pour la pièce de théâtre éponyme. Cette musique, très vivante, très variée, et contenant des phrases mélodiques qui se répètent et qui sont reprises par les divers instruments, a tout pour plaire à un public varié. On se met à chantonner ces thèmes, qui deviennent comme des vers d’oreille. Les cinq mouvements présentés, soient « Au matin », « La mort d’Âse », « Danse arabe », « Danse d’Anitra » et « Dans l’antre du roi de la montagne » sont tous très différents et réjouissants. « La mort d’Âse » est un mouvement très tranquille, plutôt noir, comme la mort… « Danse arabe » est gai, rafraîchissant. Le thème est introduit par un piccolo espiègle, pour être ensuite repris par différents instruments de musique. Il en va de même pour la « Danse d’Anitra », où les violons se répondent dans un amusant dialogue. Enfin, « Dans l’antre du roi de la montagne » constitue le point d’orgue de la pièce. Tous les instruments jouent en choeur : les tambours et les timbales viennent mettre le feu aux poudres, et l’oeuvre s’achève dans un éclatant et joyeux feu d’artifice.
En quelques mots, bien que les concerts de la Virée classique soient plus courts que ceux donnés habituellement, on peut quand même en déguster tout le suc et en repartir enchantés…
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