
Soumis par Luce Langis le 15 mars 2019 – 16:18.Catégories
13 mars 2019 – 15:30
Mercredi le 13 mars dernier, l’Orchestre symphonique et le Chœur du Conservatoire de musique de Montréal présentaient, à la Maison Symphonique de Montréal, sous la direction de Maestro Jacques Lacombe, l’imposant et magnifique War Requiem, op. 66, de Benjamin Britten.
Se joignaient à cette entreprise magistrale, les 4 solistes invités : Abby Walsh (violon), Aline Kutan (soprano), Isaiah Bell (ténor) et Alexandre Sylvestre (Baryton-basse), de même que l’orchestre de chambre I Musici, les chœurs de l’école secondaire Joseph-François Perrault ainsi que les élèves du réseau du Conservatoire de musique et d’art dramatique du Québec. La scène de la Maison symphonique n’avait jamais été aussi remplie que ce soir-là! Tous les gradins étaient remplis! Au total, 450 choristes et musiciens réunis sur une même scène… cela frappait l’imaginaire et donnait le ton à ce fabuleux concert annuel du Conservatoire.
En première partie du concert, les musiciens ont présenté une œuvre du compositeur trifluvien Jacques Hétu, qui nous a laissé, avant sa mort en 2010, plus de 70 œuvres uniques. Celle-ci, intitulée « Sur les rives du St-Maurice, op.78 » est un poème symphonique d’une délicatesse et d’une grâce rares. On dit de sa musique « qu’elle accorde une grande importance à l’émotion et à la cohésion du discours. » Ce poème symphonique, qui raconte l’histoire de l’embouchure de Trois-Rivières, m’a particulièrement touchée, moi qui suis également originaire de Trois-Rivières… Hétu a voulu raconter musicalement l’histoire de la rivière St-Maurice, des origines de la colonisation jusqu’à aujourd’hui. A travers sa musique, j’ai refait nos promenades le long des sentiers du magnifique St-Maurice, qui a nourri notre imaginaire d’enfant. Le Prologue est une fanfare festive, illustrant la splendeur du paysage et le tourbillon des eaux : la rivière s’y scinde en trois, pour créer la ville. Les deux autres mouvements, « Les temps anciens et les temps modernes » refont son histoire, alors que l’Épilogue rassemble les deux mondes. Un poème tout en finesse!…
Le « Concerto pour violon en ré majeur, op.35 » de Erich Wolfgang Korngold, compositeur contemporain du XXème siècle, constitue une œuvre d’un très grand dynamisme et d’une grande virtuosité. Pleine de vie, de rebondissements et empreinte d’une belle vigueur, elle était toute désignée pour ces jeunes talents, qui l’ont jouée à merveille et ont su lui rendre tout son dynamisme.
Le War Requiem de Britten, pièce de résistance de la soirée, nous attendait après l’entracte. Œuvre magistrale contemporaine, composée en 1962, ce Requiem de guerre a été commandé à Britten pour la consécration de la nouvelle cathédrale de Coventry, la cathédrale Saint-Michel. L’ancienne avait été détruite par les bombardements durant la Seconde Guerre mondiale. Cette œuvre complexe, de plus d’une heure, et comprenant 6 mouvements, nécessite la contribution de 3 solistes, d’un orgue, d’un grand orchestre, d’un orchestre de chambre, d’un chœur mixte et d’un chœur d’enfants. Inutile d’ajouter que, lorsque tous ces musiciens et choristes jouent à l’unisson, des frissons de plaisir et d’émotion nous parcourent l’échine… Le thème principal de ces poèmes est l’horreur de la guerre.
« Conçu dans une ambition de réconciliation et de devoir commun de tous les peuples afin d’éviter la réitération d’un tel conflit, le War Requiem est une méditation, parfois extrêmement douloureuse, sur les pertes suscitées par les guerres. »
Cette soirée magnifique et grandiose a permis au public mélomane de rendre hommage aux talents