Quiconque est déjà allé à Baie-Comeau sait à quel point cette ville nord-côtière donne l’impression d’être coupée du reste du Québec…
Après avoir conduit quelque cinq heures, à partir de Montréal, on arrive à Baie-Ste-Catherine, où nous attend le traversier, qui enjambe le fjord du Saguenay. Moment de répit et de beauté, où on prend le temps « de prendre le temps », comme le dirait si bien Gilles Vigneault… Ici le temps prend une autre dimension… On arrête le moteur, on lève les yeux, et on prend le temps de regarder et d’humer l’odeur saline du fjord…
Il faut d’abord attendre le traversier qui, en basse saison, prend une vingtaine de minutes à arriver et, en haute saison… le temps qu’il faut… A bord, même si la traversée ne dure qu’une quinzaine de minutes, on en profite pour sortir de l’auto, s’accoter au bastingage et regarder le bleu du ciel, qui se confond avec celui de l’eau. La beauté vous prend aux tripes… Le voyage commence…
Et vous voilà sur une autre rive, un autre temps, une autre monde : le monde nord-côtier…
Après un autre deux heures trente de route, où les paysages de mer rivalisent de beauté avec ceux des villages côtiers, où les petites maisons sont disséminées çà et là, au gré de l’espace immense, on arrive enfin à Baie-Comeau, première ville d’ancrage de ce pays hors du pays…

J’ai eu la chance de résider dans l’un des meilleurs établissements de Baie-Comeau : l’Hôtel Le Manoir de Baie-Comeau. Bâtiment imposant construit en pierres, il s’adosse confortablement au pied du majestueux St-Laurent, offrant une vue imprenable sur le fleuve… De quelqu’ endroit qu’on se trouve dans l’hôtel, on a une vue imprenable sur cette immensité bleue…
Construit en 1937 par l’ Américain Robert Rutherford McCormick – celui-là même qui créa la ville de Baie-Comeau un an auparavant – l’hôtel était d’abord destiné à loger son propriétaire ainsi que le personnel de son journal, le Chicago Tribune, lorsqu’ils étaient de passage à Baie-Comeau. L’avocat américain avait aussi fait construire une usine à papier, l’ancienne Bowater, devenue Produits forestiers Résolu depuis, ainsi qu’une centrale électrique éponyme, pour alimenter son usine en électricité.
Détenu maintenant par le Groupe Pierre Blouin, une entreprise familiale, le Manoir offre maintenant une soixantaine de chambres, dont 27 sont situées sur le côté fleuve, et les autres, côté jardin. Toutes ont été rénovées en 2004, afin d’être plus confortables encore et à la fine pointe de la technologie. Des salles de réunion d’affaires, en plus d’un gymnase, sont offerts en temps normal. L’hôtel offre également plusieurs autres services, tels un bar-terrasse avec vue sur le fleuve, un service aux chambres, le prêt de vélos et de patins à glace, une blanchisserie, un centre de relaxation, une salle à manger, un service de restauration (Le Bistrot), l’accès direct à la plage, etc.
Situé au cœur du quartier historique, il jouxte plusieurs services, tels cafés, restaurants, promenade en bord de mer, traversier Baie-Comeau/Matane.

Le matin, il est possible de déjeuner en admirant le fleuve à travers d’immenses fenêtres… C’est un moment privilégié pour bien commencer la journée, tout en beauté. J’ai déjeuné au Manoir les 3 matins où j’étais là. Bien que la nourriture était correcte, je n’ai pas été éblouie par le menu. Ma principale réserve concerne le café. Étant une grande amatrice de bon café, j’ai été très déçue de voir que l’Hôtel ne possédait pas de machine à café expresso. On n’y servait que du café filtre, ce qui me semble une importante lacune pour un Hôtel 4 étoiles aussi prestigieux… J’aurais aussi aimé avoir quelques plats gastronomiques, afin de faire des déjeuners un moment mémorable…
Après tout, résider au Manoir, c’est déjà vivre une expérience hors du commun!…