Le samedi 5 avril, le Chœur de l’Orchestre métropolitain donnait un concert intitulé « Sacré Gilles Vigneault ». Le slogan était intelligent, mais, à première vue, induisait en erreur. En effet, en voyant l’affiche, qui montrait la photo de Gilles Vigneault, entourée de ces mots, le commun des mortels pouvait penser qu’il s’agissait d’une rétrospective des chansons de Gilles Vigneault, interprétées par le Chœur de l’OM. Or, il n’en était rien!… ou presque…
Le concert en était un plutôt axé sur la musique sacrée, et qui faisait une petite place, à la fin, à l’interprétation de 4 chansons de Vigneault… Pour ceux qui s’attendaient à entendre, pendant 90 minutes, des chansons de Vigneault, la déception était grande! Cependant, lorsqu’on se rend compte, après coup, que le « sacré » a une sacrée importance dans la vie de Gilles Vigneault, on comprend mieux le jeu de mots…
La part belle à l’Argentine
Le chœur de l’école de musique Vincent d’Indy et le chœur de l’Orchestre métropolitain, sous la direction de Pierre Tourville et de François A. Ouimet, ont donc ouvert la soirée avec la pièce Indianas, de Carlos Guastavino. Ce dernier est un compositeur argentin du XXème siècle. La pièce de trois mouvements était chantée en espagnol, et traduite en français et en anglais dans le livret.
S’en est suivi Caminito, de Juan de Dios Filiberto, un violoniste, poète, chef d’orchestre et compositeur argentin du siècle dernier aussi. Voici quelques-uns de ses vers traduits en français :
« Petit chemin que le temps
a effacé
Qui, un jour,
Nous vit passer ensemble
Je suis venu
Pour la dernière fois
Je suis venu
te raconter ma peine »
Et enfin, pour terminer la première partie, Misa Criolla, une pièce très enjouée et ludique, composée par l’argentin Ariel Ramirez, un pianiste et auteur-compositeur du siècle dernier. Cette pièce, jouée, comme toutes les autres par quelques musiciens de l’Orchestre, était agrémentée du Charango, un instrument spécifique des Andes, et joué par Federico Tarazona Francia. Cette pièce joyeuse et enlevante nous portait presque à danser…

Gilles Vigneault
La première pièce, au retour de l’entracte, était la Grand’Messe de Gilles Vigneault et de Bruno Fecteau. Cette pièce a été composée par Vigneault pour le 400 ème anniversaire de la Ville de Québec, et jouée pour la première fois dans le cadre du Festival des musiques sacrées, en octobre 2008. Ce n’est donc que samedi dernier que j’ai réalisé l’importance du sacré dans la vie et l’œuvre de Gilles Vigneault. Le côté spirituel de notre auteur-compositeur national n’est pas souvent évoqué, bien que très présent chez lui.
Gilles Vigneault était présent dans la salle, lors de ce concert. Les chefs l’ont souvent remercié, et la salle, souvent acclamé.
Enfin, notre gâteau est arrivé à la fin du concert, sous la forme de 4 merveilleuses chansons de Vigneault, et chantées d’une façon si exquise et extraordinaire par les 2 chœurs. Jamais je n’ai entendu Une branche à la fenêtre, Jack Monoloy, Si les bateaux et Gens du Pays chantés de si belle façon, avec l’alternance des voix d’hommes et de femmes, dans des mélodies et arrangements de Richard Ducas, de Gilbert Patenaude et de François A. Ouimet. Ce fut un régal dont le souvenir me régale encore! L’attente en valait vraiment la chandelle!
Crédit photo: Denis Germain