Luce Langis

Chroniqueure culturelle

Festival de Lanaudière : l’Orchestre métropolitain joue Brahms en plein air


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Soumis par Luce Langis le 30 juillet 2019

Le 28 juillet dernier, c’est par une magnifique et torride journée d’été que le Maestro Yanick Nézet-Séguin a dirigé avec brio, fougue et amour son superbe orchestre, l’Orchestre métropolitain, à l’Amplithéâtre Fernand-Lindsay, à Joliette. Le jeune chef d’orchestre est un habitué de ce magnifique festival de musique classique, le Festival de Lanaudière. Au programme, en ce dernier dimanche de juillet : 2 concertos pour piano de Brahms, joués par nul autre que l’immense pianiste Marc-André Hamelin, un autre fleuron québécois.

Dans ce magnifique lieu de verdure, les oiseaux répondaient régulièrement à l’orchestre et aux solos, et une corneille venait parfois y ajouter son cri rauque…ce qui ajoutait encore à la beauté des pièces…

En ouverture de ce concert de plus de 2 heures, « L’Ouverture tragique », de Brahms, donnait le ton. Alternant entre sombre mélancolie et bravoure héroïque, la pièce, composée en 1880, s’inspire librement de la sonate. Elle évoque « un petit air de marche », dont le premier thème, plus rythmé, est joué par les cordes, alors que le second – également initié par les cordes – est plus lyrique.

Le pianiste Marc-André Hamelin fait son entrée.

Chaudement applaudi par la foule, le pianiste entame le premier concerto du concert, le Concerto pour piano no. 2 en si bémol majeur, op.83, de Brahms. Ce concerto, terminé en 1881, est reconnu pour sa complexité, sa gravité et son souffle épique. D’une redoutable difficulté technique, il exige du pianiste, en plus d’une grande virtuosité, une profonde intelligence et une solide maturité musicale. M. Marc-André Hamelin possède assurément toutes ces qualités, en plus d’un long souffle musical, pour soutenir
sans coup férir, cette longue pièce. Ici, la complicité parfaite entre le piano et l’orchestre est essentielle. En effet, les fragments d’une longue phrase sont énoncés successivement par le cor solo, par le piano, par les instruments à vent et les cordes réunis, avant de se déployer en une formidable orchestration grandiose. La variété d’expression des sentiments est très large : on passe de l’agressivité aux accents lyriques et aux sentiments de grandeur. Brahms est un compositeur romantique très versatile et également très conservateur, pour son époque. Il préfère la musique du XIX ème siècle à « la musique du futur », comme il l’appelle.

Après une pause bien appréciée de tous, par ce temps chaud, le pianiste et l’orchestre nous reviennent avec le Concerto pour piano no.1 en ré mineur, op.15, de Brahms. Ce concerto, composé de 3 mouvements : le Maestoso, l’Adagio et le Rondo est l’un des plus majestueux et aussi des plus longs (cinquante minutes). Brahms tenta tout d’abord d’écrire une symphonie. Puis, il a pensé à une sonate pour deux pianos… Enfin, éprouvant des difficultés d’orchestration, il transforma sa pièce en concerto, dont les deux premiers mouvements sont restés intacts. Il y ajouta un Rondo final. La partie de piano est d’une extrême difficulté. Marc-André Hamelin a relevé le pari haut la main.

Le premier mouvement évoque la passion ténébreuse et la splendeur, à travers les timbales. Walter Niemann écrit : « Jamais auparavant, pas même chez Beethoven, n’avait-on exprimé dans un concerto la passion et la révolte avec autant de violence, voire de terreur funeste, que dans ce premier mouvement. » Le deuxième mouvement, l’Adagio, offre un accent merveilleusement serein et fervent, qui contraste avec le Maestoso. Enfin, le Rondo constitue un mélange des deux premiers mouvements, offrant intensité dramatique et lignes mélodieuses.

Quels efforts et quelle performance, pour l’orchestre autant que pour le pianiste! La salle bondée ainsi que le parterre les ont applaudis à tout rompre. En guise de remerciements – comme si c’était nécessaire!- ils nous ont offert une valse de Brahms, jouée à 4 mains, par Yanik Nézet-Séguin et Marc-André Hamelin. Une pure réjouissance! Un après-midi d’été d’une grande beauté…

Le festival de Lanaudière se poursuit jusqu’au 4 août.

http://www2.lanaudiere.org/fr



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