Luce Langis

Chroniqueure culturelle

Éternel Orlando : concert théâtre – musique, aux nombreuses ramifications…


Critique

« Éternel Orlando » est un projet commun entre l’Orchestre métropolitain de Montréal (OM) et la metteure en scène Lorraine Pintal. Cette dernière a transposé sous forme théâtrale le roman de Virginia Woolf, Orlando, écrit en 1928. C’est donc à un concert hybride, formé de théâtre et de musique que nous ont conviés le concepteurs d’Éternel Orlando. Les diverses scènes-clé de la pièce ont été intercalées à travers diverses pièces musicales, jouées par l’orchestre Métropolitain, dirigé par l’excellente cheffe Naomi Woo.

Le projet était ambitieux… très ambitieux. Tel un arbre qui déploie ses racines profondément dans la terre et qui lance vers le ciel ses branches aux multiples ramifications, le projet Éternel Orlando ratisse large… peut-être trop. « Qui trop embrasse, mal étreint », dit le proverbe. C’est le sentiment que j’ai eu en assistant au concert donné le 26 novembre dernier, dans une Maison symphonique bondée.

La construction du spectacle

Lorraine Pintal a voulu donner à ce concert de très nombreux thèmes, dont le principal est l’amour universel transcendant les genres… (thème on ne peut plus actuel !…) Dans la pièce, Orlando change de genre, passant d’état d’homme à celui de femme. Un autre thème privilégié est celui de la victoire de la liberté sur celui des dogmes, dont ceux de la royauté et de la religion. Enfin, elle a voulu transcender le temps, à travers ce personnage immortel que représente Orlando.

Chaque élément du concert – que ce soit au niveau théâtral ou musical – a été pensé et choisi avec soin, dans le but de participer, à son propre niveau, au sens général du concert. Les scènes théâtrales choisies sont intimement entrelacées aux pièces musicales.

La metteure en scène, Lorraine Pintal, a choisi des scènes-clé pour raconter l’histoire d’Orlando.

Ainsi, chacune des pièces musicales choisies participe au supra-sens que l’on a voulu donner à l’ensemble du spectacle.

L’OM a ouvert la soirée avec la première partie de l’Opéra Orféo, de Monteverdi, parce que, tout comme le spectacle novateur hybride Éternel Orlando, celui-ci constituait à l’époque (1607) « une première », dans le monde de la musique : un opéra joué par tout un orchestre. Là est leur point de jonction.

L’Orchestre se tait alors, pour laisser place à la partie théâtrale, où se joue la première scène : la rencontre d’Orlando (Rachel Graton) et de la reine Élizabeth (Marcel Pomerlo).

Pour planter le décor de la cour royale, on a choisi la célèbre suite orchestrale de Haendel, Royal Fireworks. Cette musique a été choisie « pour illustrer les rapports de pouvoir qui déterminaient la création et l’emprise que la royauté pouvait avoir sur la production artistique. » (livret)

Ainsi va le concert, où alternent les pièces musicales jouées par l’orchestre et les scènes-clé de la pièce théâtrale.

Pour connaître l’histoire d’Orlando, c’est ici.

Critique

Si l’on n’a pas lu attentivement le livret avant d’assister au concert, il est pratiquement impossible de voir les liens qu’a voulu tisser la metteure en scène entre la musique choisie et les scènes théâtrales présentées. C’est tout à son honneur d’avoir voulu faire sens avec chacune des parties, mais je ne crois pas que le spectateur ait pu honorer ces liens.

Personnellement, j’ai trouvé le jeu des comédiens plutôt froid et distant. Il n’a pas réussi à m’émouvoir. La pièce ayant été réduite à quelques scènes-clé triées sur le volet permettait difficilement de suivre le déroulement de cette histoire complexe et chargée. Le narrateur, Dominik Rustam, rompait cependant ce voile et réussissait à nous interpeller.

Après la présentation d’Orlando, le Concerto pour violoncelle Had to be a été présenté, en grande première mondiale! Magnifiquement interprété par le violoncelliste Seth Parker Woods et composé par Nathalie Joachim, cette pièce de trois mouvements évoque tour à tour la joie débordante des Caraïbes, le côté jazzé du début XXème siècle et des incantations poétiques.

En un mot, cette nouvelle formule concert-théâtre demeure une expérience intéressante à découvrir, très riche de ses multiples sens, même s’ils ne nous apparaissent pas à première vue…

Également avec Cynthia Wu-Maheux, dans le rôle de Vita Sackville et Catherine Paquin-Béchard, dans le rôle de la princesse Sacha.

Dramaturge : Michaël Rolli.

Crédit: Denis Germain – Orchestre Métropolitain.

Éternel Orlando sera présenté jusqu’au 30 novembre dans différentes salles de la région métropolitaine. Pour voir l’horaire et acheter des billets, c’est ici.



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