Soumis par Luce Langis le 7 octobre 2022 – 15:36.Catégories
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24 septembre 2022 – 20:00
Laurent Guardo, compositeur, arrangeur et musicien multi-instrumentiste a conçu un projet musical avec son ami Daniel Lavoie, dont il admire beaucoup la voix et le talent. C’est ainsi que leur projet de chanter les vers de Rimbaud est né. Sur ce nouvel album, enregistré entre 2014 et 2022, Daniel Lavoie interprète seul la majorité des titres, à part La Rivière de Cassis (Bruno Pelletier), L’Éternité (Daniel Lavoie et Bruno Pelletier), Aube (Daniel Lavoie et Nanette Workman). Les arrangements musicaux ainsi que la direction artistique sont de Laurent Guardo. L’auteur, bien sûr, est le poète français Arthur Rimbaud (1854-1891).
Dans les contes russes, la Rivière de Cassis est ce qui sépare le monde des vivants du monde des morts. On peut penser que Rimbaud connaissait déjà cette signification lorsqu’il a écrit son célèbre poème, Rivière de Cassis. Dans la première strophe de son poème, il oppose la voix des corbeaux à la voix des anges. Dans la seconde strophe, il parle « de campagnes d’anciens temps et de donjons visités » : Vestiges d’un temps révolu? On peut le penser…
En ce qui a trait au disque comme tel, je ne peux qu’admirer les intentions derrière ce projet. Chanter l’un des plus grands poètes que la terre ait connus, voilà un superbe projet! Avant lui, d’autres très grands compositeurs-interprètes, tels Léo Ferré, ont mis en musique et chanté Beaudelaire, Aragon, Verlaine et Rimbaud… C’est tout un défi que de chanter des vers faits pour être dits, et non chantés… Le nombre de pieds ne correspond souvent pas au rythme de la musique et vice-versa. J’avoue que j’ai souvent été déçue par le résultat. Il semble que l’on ressent toujours cette inadéquation entre vers écrits et chanson. C’est comme si on essayait de faire entrer une boîte dans un cercle… On en ressort toujours en claudiquant.
C’est aussi cette impression que j’ai ressentie en écoutant le disque « Rivière de Cassis ». Bien que la voix des interprètes soit des plus vibrante et sensible, il m’est apparu que les mots des vers ne veulent pas se laisser chanter, et qu’ils préfèrent demeurer à l’intérieur de leurs poèmes et des livres qui les ont accueillis…