Pour souligner le centenaire de la mort de Maria Callas, la comédienne Sophie Faucher et Anne Bryan ont imaginé ce spectacle de 90 minutes, où Maria Callas – interprétée par Sophie Faucher – raconte la fin de sa vie, alors qu’elle ne peut plus chanter.
Le spectacle « Une voix pour être aimée : Maria Callas » est présenté sous forme de pièce de théâtre minimaliste, ponctué de prestations de chant de Marc Hervieux et d’écoute d’archives sonores de la grande cantatrice Maria Callas. La mise en scène, très juste, est de Marc Hervieux.
Synopsis
La tranche de vie racontée se déroule à l’été 1977, dans l’appartement parisien de la cantatrice. Alors âgée de 53 ans, fatiguée, affaiblie, elle y vit dans une profonde solitude.
Son pianiste, Robert Sutherland, (Dominic Boulianne) vient lui rendre visite et joue pour elle quelques airs de piano, qui la ravissent et la plongent dans d’agréables et vibrants souvenirs. Homme patient, gentil et avenant, il se fait le confident idéal pour recueillir les souvenirs et les secrets de la diva. Ensemble, ils se remémorent les grands moments de ses concerts, en écoutant quelques pièces sur sa table tournante.
Nostalgique, Maria Callas a parfois des envies de chanter à nouveau et se place à côté du piano à queue, prête à s’exécuter. Cependant, sa santé n’est plus au rendez-vous et elle chancelle à plusieurs reprises, perdant presque connaissance. Visiblement, sa carrière est terminée.
Entre en scène son ami Giuseppe Di Stefano (Marc Hervieux) avec qui elle a fait sa dernière tournée. Précédé de sa grande voix de ténor, celui-ci est dans une forme splendide et vient pour préparer avec elle leur nouveau spectacle.
Bien qu’elle lui dise à de nombreuses reprises qu’elle ne peut plus chanter, qu’elle n’en a plus ni la force ni la santé, celui-ci insiste et fait du déni. Il ne peut s’imaginer sa vie sans leurs concerts conjoints. La réalité finira cependant par le convaincre…
Maria Callas est une femme brisée. Durant les huit dernières années, elle a consacré totalement sa vie à Aristote Onassis, qu’elle a passionnément aimé et qui l’a laissée pour Jackie Kennedy. La plus grande cantatrice mondiale ne s’en est jamais remise. Le 16 septembre 1977, on l’a retrouvée morte dans son appartement parisien.
Texte et mise en scène
La scénarisation de ce spectacle est très juste et à propos. On ne s’y ennuie pas une seule seconde. Il n’y a aucun temps mort et les mots sont bien choisis pour décrire la vie de Maria Callas et faire avancer l’histoire.
La mise en scène, de Marc Hervieux, est vive et bien rodée. L’alternance entre les confidences de la Callas, le chant du ténor, les dialogues, le monologue de la cantatrice et l’écoute de ses chansons est très bien dosé et permet un bel et agréable enchaînement.
Le jeu de Marc Hervieux m’a vraiment agréablement surprise. Je l’ai découvert ici comme comédien, et son talent d’acteur égale presque celui de chanteur.
Afin d’éviter de possibles déconvenues, il est important de souligner ici que ce spectacle n’est pas un concert de Marc Hervieux. Ce dernier n’y interprète que quelques chansons, afin de servir le propos du texte.
En un mot, « Une voix pour être aimée : Maria Callas » s’écoute comme une belle soirée de confidences et de chants, dans la douceur du cocon des retrouvailles…
« Une voix pour être aimée : Maria Callas » sera en tournée tout au long de l’automne 2024. Pour voir les dates, c’est ici.