Pour la soirée- bénéfice annuelle de l’Orchestre classique de Montréal (OCM), on présentait un magnifique concert intitulé « Maestro Bernstein ». Dirigé par la cheffe Mélanie Léonard, ce concert résolument moderne visait à faire connaître au public les œuvres de ce compositeur, pianiste et chef d’orchestre américain, qui a traversé presqu’entièrement le XXème siècle.
Plusieurs grands musiciens émérites étaient invités à illustrer ce grand concert joué par la vingtaine de musiciens de l’orchestre. Quel plaisir ce fut de voir que Marc Djokic, (violon solo) – violoniste très virtuose – était l’un des invités! Ce musicien hors pair laisse toujours un souvenir prégnant aux mélomanes qui l’ont déjà vu jouer. Étaient aussi à l’honneur les cantatrices Sharon Azrieli (Soprano), la très expressive et charismatique Julie Nesrallah (Mezzo-soprano) et le baryton James Westman.
Les pièces jouées
La salle Pierre-Mercure, remplie à pleine capacité pour ce concert mémorable, s’est ouvert avec l’amusant Mambo de West Side Story. La cheffe l’a dirigé d’une main de maître et de pas dansants… La pièce suivante, I am so easily assimilated de Candide, d’une durée de 4 minutes, était accompagnée par la soliste Sharon Azrieli. Au début du chant, la voix manquait de portée et aurait peut-être due être rehaussée par un micro. Quoi qu’il en soit, le tout s’est résorbé après quelques mesures.
La première partie s’est close avec la pièce de résistance, Arias & Barcarolles, composée en 1988. Composé deux ans avant son décès, ce cycle de mélodies en huit parties pour mezzo-soprano, baryton et piano est considéré comme la pièce la plus aboutie de Bernstein. Le baryton James Westman et la mezzo-soprano Julie Nesrallah y jouent les rôles de mari et femme. Le mouvement « Mr. And Mrs. Webb say Goodnight » est très amusant et rendu avec humour par les deux chanteurs. Le thème de cette pièce de trente minutes pourrait s’intituler « Les tribulations familiales ». Ce thème est au cœur de la vie de Bernstein.
En deuxième partie…
Après la courte pause, Sharon Azrieli, accompagnée de l’orchestre, interprète Single Song de Mass. Sa voix projette avec passion et justesse le chant de cette petite pièce écrite par Bernstein pour le film de Franco Zeffirelli, en 1972.
S’en est suivie la pièce de résistance Sérénade (selon Le Banquet de Platon), d’une durée de 30 minutes. Cette sérénade de cinq mouvements, composée en 1954, a été écrite pour violon solo, cordes et percussions. Bernstein s’inspira du Banquet de Platon. Les sept orateurs qui ont inspiré les cinq mouvements de Bernstein sont :
I. Phèdre : Pausanias – marqué Lento et Allegro
II. Aristophane – marqué Allegretto
III. Éryximaque , le médecin – marqué Presto
IV. Agathon – marqué Adagio
V. Socrate : Alcibiade – marqué Molto tenuto et Allegro molto vivace
La partie du violon solo a été exécutée par Marc Djokic. Ce dernier, maîtrisant parfaitement son instrument, a pu, par ailleurs, s’amuser en participant à la mise en scène de la pièce. Dans un dialogue très syncopé, l’Orchestre et le violon se donnent la réplique.
Enfin, les trois chanteurs étaient réunis pour présenter la dernière pièce – sans doute la plus connue – du concert : Somewhere de West Side Story.
Une ovation debout de la salle entière est venue saluer le magnifique talent des musiciens.