Luce Langis

Chroniqueure culturelle

🎼 Sous la loupe du 23 octobre : L’intimité du luth avec Thomas Dunford


  Infolettre hebdomadaire – 24 octobre
Programmation 2025                                                           Billetterie du concert L’intimité du luth, de Bach à Satie
Thomas Dunford
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Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours
23 Novembre à 19h30     Le luth occupe une place singulière au cœur de la musique baroque, à la fois par sa sonorité et par son rôle culturel. Héritier de la Renaissance, il séduit par un timbre délicat et intime, souvent comparé à la voix humaine. Sa richesse sonore tient à sa complexité : il exige une virtuosité exceptionnelle. Mais cette exigence lui confère aussi sa particularité : le luth est capable de réunir mélodie et harmonie, d’offrir des polyphonies raffinées et une grande liberté d’ornementation et d’improvisation, faisant de lui un véritable «orchestre miniature».  Bach lui-même composa pour le luth ou pour des instruments « en style de luth » (comme certaines Suites ou préludes), preuve de la fascination qu’exerçait cet instrument sur le Kapellmeister. Le programme de Thomas Dunford débute par un hommage au maître incontesté du luth élisabéthain, John Dowland. Ses pièces, tantôt dansantes, tantôt empreintes de mélancolie, traduisent l’élégance raffinée des cours européennes et la profondeur d’une époque où la musique se faisait miroir des passions humaines. Le fil est ensuite volontairement déplacé : Thomas Dunford nous offre des transcriptions d’Erik Satie, dont la simplicité hypnotique et les couleurs harmoniques du début du XXᵉ siècle trouvent au luth une clarté intime inattendue. Ce dialogue audacieux se prolonge avec Marin Marais, figure de la musique française, dont les « voix humaines » et les danses raffinées révèlent une éloquence fragile et subtile. Le programme s’ancre dans le cœur du baroque avec la Suite pour violoncelle BWV 1007 de Bach, chef-d’œuvre de construction et de liberté, que le luth révèle sous un jour nouveau. Enfin, deux maîtres du répertoire pour luth, Kapsberger et Dalza, concluent ce parcours : la virtuosité d’une toccata et la vivacité d’une danse renaissante viennent refermer ce cercle où se rencontrent l’intime, le savant et le populaire.   PRENEZ VOS BILLETS   Jean-Sébastien vous explique pourquoi ce lieu est particulièrement adapté à ce concert.   Fun fact: Plus de temps à accorder qu’à jouer Au XVIIᵉ siècle, on disait parfois en plaisantant que « posséder un luth, c’est avoir un instrument, un meuble et un métier de cordonnier à la fois ». Pourquoi ? Parce que le luth possédait tellement de cordes (souvent plus de 20, parfois plus de 30 !) qu’il fallait en changer constamment. Les cordes, faites de boyau, cassaient très facilement, surtout avec l’humidité. Résultat : les luthistes passaient presque autant de temps à accorder et réparer leur instrument qu’à jouer !   Fun fact: Cordes manquantes sur la toile Au XVIIᵉ siècle, certains nobles faisaient peindre leur portrait avec un luth à la main, non pas parce qu’ils savaient en jouer… mais parce que l’instrument était perçu comme un symbole de raffinement et de séduction. Ironie de l’histoire : bien des luths représentés dans ces tableaux étaient peints avec des cordes manquantes ou mal placées, preuve que les peintres eux-mêmes ne savaient pas vraiment comment l’instrument fonctionnait !   Notre sélection musicale autour de Thomas Dunford.
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    Histoire et musique   Le luth, symbole d’un art de vivre Dans la peinture de la Renaissance et du Baroque, le luth dépasse sa fonction musicale pour devenir emblème d’un art de vivre raffiné. Son image incarne à la fois le plaisir des sens, la culture humaniste et la fragilité du temps qui passe. Chez Caravaggio, dans Le Jeune homme au luth (1596), l’instrument reflète l’intensité des passions, éclairées par une lumière dramatique.
  Dans les intérieurs hollandais de Johannes Vermeer, comme La Leçon de musique interrompue ou La Jeune femme au luth (vers 1662-1665), il est associé à l’intimité, à l’éducation sentimentale et à l’art de la séduction discrète.  Les natures mortes flamandes de Pieter Claesz le montrent posé parmi des livres et des verres renversés, rappelant la vanité des plaisirs terrestres. Instrument fragile et précieux, le luth devient dans la peinture un symbole de l’harmonie et de la méditation intérieure, miroir sensible de la condition humaine.     Consultez en ligne l’ensemble de la programmation du festival :   PROGRAMMATION 2025     The intimacy of the lute, from Bach to Satie
Thomas Dunford
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Notre-Dame-de-Bon-Secours Chapel
November 23, 7:30 pm     The lute occupies a unique place at the heart of Baroque music, both for its sound and its cultural role. A legacy of the Renaissance, it captivates with its delicate, intimate tone, often compared to the human voice. Its rich sound is due to its complexity: sometimes equipped with more than thirteen string courses, it requires exceptional virtuosity. But this requirement also gives it its distinctive character: the lute is capable of combining melody and harmony, offering refined polyphonies and great freedom of ornamentation and improvisation, making it a veritable “miniature orchestra.”  Bach himself composed for the lute or for “lute-style” instruments (such as certain Suites or preludes), proof of the fascination this instrument held for the Kapellmeister. Thomas Dunford’s program begins with a tribute to the undisputed master of the Elizabethan lute, John Dowland. His pieces, sometimes dance-like, sometimes tinged with melancholy, reflect the refined elegance of European courts and the depth of an era when music mirrored human passions. The thread is then deliberately shifted: Thomas Dunford offers us transcriptions of Erik Satie, whose hypnotic simplicity and harmonic colors from the early 20th century find an unexpected intimate clarity on the lute. This daring dialogue continues with Marin Marais, a figure of French music, whose “human voices” and refined dances reveal a fragile and subtle eloquence. The program is anchored in the heart of the Baroque with Bach’s Cello Suite BWV 1007, a masterpiece of construction and freedom, which the lute reveals in a new light. Finally, two masters of the lute repertoire, Kapsberger and Dalza, conclude this journey: the virtuosity of a toccata and the liveliness of a Renaissance dance bring this circle to a close, where the intimate, the scholarly, and the popular meet.   BUY YOUR TICKETS   Fun fact: More time tuning than playing
  In the 17th century, it was sometimes jokingly said that “owning a lute means having an instrument, a piece of furniture, and a shoemaker’s trade all at once.” Why? Because the lute had so many strings (often more than 20, sometimes more than 30!) that they had to be changed constantly. The strings, made of gut, broke very easily, especially in humid conditions. As a result, lute players spent almost as much time tuning and repairing their instruments as they did playing them!   Fun fact: Missing strings on canvas

In the 17th century, some nobles had their portraits painted with a lute in their hands, not because they knew how to play it… but because the instrument was seen as a symbol of refinement and seduction. The irony of the story is that many of the lutes depicted in these paintings were painted with missing or misplaced strings, proof that the painters themselves did not really know how the instrument worked!   Our musical selection for Thomas Dunford.
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    History and Instruments   The lute, symbol of a way of life In Renaissance and Baroque painting, the lute transcended its musical function to become an emblem of a refined way of life. Its image embodied sensual pleasure, humanist culture, and the fragility of passing time. In Caravaggio’s Young Man with a Lute (1596), the instrument reflects the intensity of passions, illuminated by dramatic lighting.  In Johannes Vermeer’s Dutch interiors, such as The Interrupted Music Lesson and Young Woman with a Lute (circa 1662-1665), it is associated with intimacy, sentimental education, and the art of discreet seduction.  Pieter Claesz’s Flemish still lifes show it placed among books and overturned glasses, recalling the vanity of earthly pleasures. A fragile and precious instrument, the lute becomes in painting a symbol of harmony and inner meditation, a sensitive mirror of the human condition.     Have a look at the program on our web site :   2025 PROGRAM     PARTENAIRES – PARTNERS   Facebook Facebook Instagram Instagram Website Website Email Email     Copyright © 2025 Festival Bach Montréal, All rights reserved.
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