

Les 3 et 4 décembre derniers, l’Orchestre symphonique de Montréal présentait l’Oratorio de Noël de Bach, Cantates I-III, BWV 248, dans la superbe salle de la Maison symphonique. C’était un concert grandiose, dirigé par nul autre que Maestro Kent Nagano, accompagné du Choeur de l’OSM et de talentueux solistes. La présentation de ce joyau du répertoire baroque, par l’OSM, s’inscrit, depuis plusieurs années déjà, dans une tradition du temps des Fêtes. Comme chaque année, le concert affichait complet depuis plusieurs jours, sinon plusieurs semaines… Une atmosphère de fébrilité joyeuse animait les fidèles spectateurs qui attendaient avec enthousiasme « leur Oratorio »…
L’Oratorio de Noël visait à enseigner aux fidèles le sens profond de Noël. Contrairement aux Passions selon St-Matthieu et St-Jean, il met l’accent sur la joie et la célébration, plutôt que sur le péché et sur la mort. Composé de 6 parties, créées les 25, 26, 27 décembre 1734, puis les 1er, 2 et 6 janvier 1735, l’Oratorio de Noël exprime toute sa magnificence à travers une orchestration très élaborée et très expressive. Le concert présenté par l’OSM regroupe les 3 premières parties. La première partie s’intitule « Exultez, jubilez! Debout, glorifiez ces jours »; la deuxième, « Et il y avait des bergers dans la même région », et la troisième, « Souverain du ciel, écoute les balbutiements. » Cette première moitié de l’oeuvre forme un tout symétrique, la partie III faisant écho à la splendeur de l’ouverture, avec ses trompettes et sa tonalité en ré majeur.
L’ouverture du concert est impressionnante et grandiose. Le choeur, dirigé par Andrew Megill, déploie son incomparable magnificence, accompagné d’abord par un solo de timbales, que rejoignent flûtes, hautbois, violons et trompettes, pour ensuite s’unir dans un seul et même appel aux réjouissances. Le public, ébahi, est séduit par tant de force d’âme et de grandeur.
Les six segments de l’Oratorio, d’une durée d’une demi-heure chacun, racontent et célèbrent la naissance du Sauveur, telle que livrée par les Évangiles. Bien qu’ayant de profondes similarités avec les cantates et les passions, l’Oratorio se distingue du fait que de vastes espaces y sont ménagés pour la méditation poétique et l’expression personnelle. Il comporte des récitatifs, des arias, des choeurs et, bien sûr, des chorals. Les différentes parties de l’Oratorio étaient interprétées durant le service liturgique. Notons que la plus grande partie de l’oeuvre est adaptée de sources profanes.
L’interprétation de cette œuvre grandiose, jouée par l’orchestre symphonique au complet, accompagné d’un choeur (OSM) d’une quarantaine de voix et mis en relief par les 4 solistes que sont Marie-Sophie Pollak, soprano, Wiebke Lehmkuhl, contralto, Hugo Hymas, ténor et Philippe Sly, baryton, constitue assurément l’un des plus beaux concerts de l’OSM.
Une causerie pré-concert, avec Kent Nagano et Andrew MeGill, et animée par Kelly Rice avait lieu à 19 h.
Pour assister aux prochains concerts, visitez la page de l’OSM.