Les 7 et 9 novembre 2025, l’Orchestre philharmonique et Chœur des mélomanes (OPCM) présente un programme double des plus grandioses et enivrants : Le Sacre du printemps, d’Igor Stravinski et Carmina Burana, de Carl Orff. Oufff! Quel programme! Deux pièces majeures, affirmant avec force, grandeur, fougue et solennité, ce magnifique cri à la vie!
C’est dans une Maison symphonique remplie jusqu’au 3ème balcon que les mélomanes se sont rassemblés, en ce 7 novembre, pour aller entendre ce concert mémorable. C’est que, lorsqu’on a entendu une fois dans sa vie le puissant Carmina Burana, on est vacciné pour la vie, et « condamné » à aller l’entendre encore et encore…
La scène était remplie des quelque cent musiciens de l’Orchestre et des 200 choristes du Chœur. Dirigé par le directeur musical et co-fondateur de l’Orchestre, l’excellent Maestro Francis Choinière, le concert s’est ouvert avec Le Sacre du printemps. Cette pièce révolutionnaire, écrite en 1913 et composée de 2 longs tableaux comprenant plusieurs scènes, a d’abord été écrite pour accompagner un ballet. Sous-titré Ballets de la Russie païenne en deux parties, cette œuvre d’une quarantaine de minutes se distingue par son rythme sans précédent. Commençant doucement, par un solo de basson dans l’Introduction, la musique devient rapidement saccadée, dans un rythme d’enfer. À mesure que les mouvements défilent, la musique alterne entre rondes inoffensives et appels de guerre, rendus par de rapides coups d’archet saccadés, où les cuivres répondent aux instruments à vent. Puis les cors et les flûtes traversières viennent y mettre un peu de douceur, avant que la fièvre ne reprenne. On suit, haletants, le déroulement du « spectacle d’un grand rite sacral païen : les vieux sages assis en cercle et observant la danse à la mort d’une jeune fille qu’ils sacrifient pour leur rendre propice le dieu du printemps, » dixit Stravinski.
Carmina Burana
Carmina Burana, l’œuvre majeure de Carl Orff a été composée en 1935-36 et signifie littéralement « Poèmes chantés de Beuern », en référence au Monastère de Benediktbeuern, où ont été trouvés ces manuscrits de poèmes médiévaux. Écrite en latin, en ancien français et en moyen haut-allemand, cette puissante et vibrante cantate dure environ une heure cinquante minutes. Elle traite de la fluctuation constante de la fortune et de la richesse, de la nature éphémère de la vie, de la joie apportée par le retour du printemps, des plaisirs de l’alcool, de la chair, du jeu, de la luxure, etc.
La Cantate comprend 25 mouvements, dont le premier et célèbre « O Fortuna » est repris dans le dernier mouvement. Lancinant, obsédant, puissant et magnifique, il martèle son message puissamment, et constitue le mouvement le plus impressionnant de l’œuvre. On en reste imprégné bien longtemps après la fin du concert. Tout comme chez Stravinski, le rythme est l’élément central de l’œuvre.
Chantée par une immense chorale de 200 voix, accompagnée par 3 solistes émérites et un orchestre complet, cette grandiose cantate se révèle dans « toutes ses grosseurs », comme le dirait Victor-Lévy Beaulieu.
Les solistes sont Aline Kutan, Soprano, le Ténor, Spencer Britten – quelle voix!!! – et le Baryton, Hugo Laporte.
Ce magnifique concert est repris demain, le 9 novembre. A voir absolument!


