Luce Langis

Chroniqueure culturelle

Danse/ Danse présente « Ihsane »: Une œuvre viscérale, puissante… un voyage au cœur du Moyen-Orient…


Du 1er au 4 octobre 2025, la compagnie Danse/Danse présente la dernière œuvre du chorégraphe marocain Sidi Larbi Cherkaoui : « Ihsane », qui signifie « bonté » et « bienveillance ». Ce spectacle de près de 2 heures sans entracte, présenté au Théâtre Maisonneuve de la PDA, met en scène près de 20 danseurs du Ballet du Grand Théâtre de Genève.

Ce spectacle de danse est constitué d’une mosaïque de plusieurs scènes, présentant chacune son décor. Toutes les émotions humaines y sont représentées, allant de la vengeance à la douceur, en passant par l’appel du sang à celui de l’amour. Les danseurs exécutent davantage des chorégraphies dansées que de la danse pure.

Pour quiconque est déjà allé au Maroc, les décors, les costumes, les accessoires et même les mouvements des danseurs ne leur seront pas inconnus. Tout respire ici le Maroc et le Moyen-Orient. La langue arabe est valorisée et mise en exergue, surtout au tout début de la pièce, alors qu’un instituteur, baguette à la main, fait répéter à ses élèves et à la salle, des mots arabes.

Le Quête de Cherkaoui

Je qualifierais le fil d’Ariane du spectacle par la Quête : cette constante aspiration à l’harmonie, à la paix, à la tranquillité et à l’amour. Cependant, cette quête n’est jamais acquise et doit toujours être renouvelée. Elle émerge de dures batailles contre le mal. La Vie et la Mort sont intrinsèquement liées et illustrées. L’une des images percutantes est celle de cette lampe-nacelle qui descend sur la scène, dans laquelle on met un petit corps d’enfant enveloppé dans un linceul blanc… Lorsque cette nacelle s’élève, du sable s’en échappe, illustrant ainsi la mort, l’impermanence de la vie et le temps qui passe…

Dans le spectacle, l’axe du Mal est représenté par le sadisme et la barbarie qu’exercent ceux qui tentent de soumettre leurs semblables par la violence, la torture et la mort. Dans l’une des scènes, on voit un homme trancher la tête d’un autre. On voit aussi les corps d’enfants enveloppés dans des linceuls blancs… Tout cela nous rappelle bien sûr le drame actuel de Gaza, mais aussi les nombreuses guerres et exactions du Moyen-Orient. Ces drames sanglants sont illustrés par des chorégraphies et des images vidéo, telles une main en sang, qui apparaît en fond de scène.

Ihsane choreography by Sidi Larbi Cherkaoui

Les coutumes du Maroc sont aussi largement représentées : l’abattage de l’agneau sacrificiel, lors de l’Aïd, les joyeux « Youhou » scandés par les femmes lors de fêtes, le fameux thé sucré marocain, – omniprésent ici – qu’on verse en hauteur dans les tasses, afin de créer cette petite broue à la surface…

Dans ces pays du Maghreb et du Moyen-Orient, où la violence côtoie de si près la paix et la beauté, il y a heureusement des plages de vie où l’harmonie et la grande beauté sont aussi exprimées. Ici, elles sont illustrées par les belles danses gracieuses, où les danseurs/euses portent de très beaux vêtements chatoyants, aux couleurs d’or et d’ambre. La musique est légère et joyeuse. Les bandes de tissus des costumes, qui volent au vent lors des danses, expriment le fort désir de légèreté et de liberté. Même l’éclairage passe des tons de bleu acier (lorsqu’il exprime la violence et la douleur) aux tons chauds et doux (lors de l’illustration de la beauté et de l’harmonie).

Le décor…

Le décor est somptueux. On retrouve les magnifiques et immenses portes si typiques du Maroc, les murs en bois sculpté à la main, les tapis aux riches couleurs chaudes. Les éléments du décor sont conçus pour être déplacés, s’agençant de différentes façons, selon les scènes.

En ne faisant pas l’économie du côté violent – voire barbare – du Moyen-Orient, ce spectacle rend avec justesse et honnêteté la quête initiatique de l’auteur: celle de la Rédemption. Sidi Larbi Cherkaoui nous invite à un voyage dépaysant et puissant, où se côtoient toutes les émotions et aspirations humaines.

Personnellement, j’ai trouvé que le spectacle était un peu trop long. Certaines scènes étaient redondantes, par rapport au message qu’elles voulaient porter. Le retranchement d’une bonne vingtaine de minutes aurait allégé le spectacle, tout en en préservant l’essence.

À voir jusqu’au 4 octobre, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts.

https://www.dansedanse.ca

https://www.gtg.ch/ballet

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sidi_Larbi_Cherkaoui



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