Afin de souligner le centième anniversaire de naissance de Claude Gauvreau, (1925-1971), le Théâtre Gesù propose une commémoration de ses oeuvres, du 30 octobre au 4 novembre 2025. Celle-ci, présentée sur 3 jours, prend la forme d’une représentation théâtrale : l’Asile de la pureté, le 30 octobre, d’une séance cinéma autour de l’écrivain, le 2 novembre, et du Cabaret Gauvreau, dirigé par Lorraine Pintal, le 4 novembre.
L’Asile de la pureté
L’étrange pièce de théâtre « L’Asile de la pureté » a été écrite par Claude Gauvreau en 1953. L’écrivain a voulu ainsi tenter d’exorciser son immense peine, face au suicide de sa muse, la comédienne Muriel Guilbeault, dont il était follement amoureux.
Il voulait tenter d’aller la rejoindre dans la mort. La pièce raconte donc la tentative de suicide, longue et lente, par jeûne, du poète Donatien Marcassilar, l’alter-ego de Gauvreau. D’une durée de quelque 2 heures, elle met en scène 7 personnages, incluant Marcassilar. Durant toute la pièce, les 6 autres personnages tenteront, soit de le dissuader de se suicider, soit de l’y encourager, selon leurs propres intérêts. Mais Marcassilar est déterminé à se suicider, et seule l’intervention in-extremis de l’auteur l’en empêchera… L’Asile de la pureté, c’est donc la Mort.
Les mots de Gauvreau sont poignants, directs, pleins de feu, de désirs, de créations; ils sont des cris de liberté. Le poète, signataire du Refus global (1948), refuse toute compromission, toute soumission aux institutions et à quelque dogme que ce soit. Pour illustrer cette révolte-révolution, il use d’un vocabulaire créé par lui-même, formé entre autres d’onomatopées, appelé « langage exploréen ». Amoureux des mots et de l’écriture automatique des Surréalistes, il tente de faire, en littérature, la même chose que la peinture en Surréalisme.
Claude Gauvreau, personnage écorché vif, brûlant de vie et d’idéalisme jusqu’aux confins de la mort, nous entraîne dans sa folie douce et parfois… dure… Entre ses séjours en psychiatrie, il écrit poèmes, pièces de théâtre et romans atypiques, comme autant de cris de liberté. Son œuvre, vraie, libre, écrite sans concessions, nous interpelle aujourd’hui, alors que nous avons tant besoin de liberté de parole et de conscience. C’est un vent de fraîcheur et un grand bol d’air dans notre monde post-moderne, étouffé par la censure et la rectitude politique et sociale.
Pour découvrir les activités présentées dans le cadre de la rétrospective des 100 ans de Gauvreau, c’est ici.


